Image Source: Daniel Paratscha

Sila est un toponyme employé pour dénommer un plateau de l'Apennin Calabre. Le Plateau est formé par une série de plaines bien étendues qui en moyenne dépassent les 1300 mètres d'altitudes. Situé à l'intérieur d'un territoire inaccessible et impénétrable, le Plateau s'étend sur 17.000 hectares, il est délimité par des versant escarpés et entouré par de nombreux reliefs, les plus hauts desquels dépassent les 2700 mètres d'altitude. C'est le plus grand plateau d'Europe par extension. Le Plateau de la Sila agit de pôle d'une activité pastorale transhumante de cout rayon depuis la nuit des temps. Les déplacements saisonniers se font entre les pâturages de la montagne et de la côte au long de chemins naturels (it. transumi). Ensemble à une agriculture à base de céréales et légumineuses, le pastoralisme constitue le pilier de l'économie locale depuis l'antiquité.

Dès l'époque protohistorique, la Calabre centre-septentrionale ionienne et silaine étaient le siège de beaucoup d'établissements bien peuplés, avec une nette prépondérance pour ceux situé dans l'arrière-pays. Les villages étaient reliés entre eux par un réseau routier bien développé. A différence des régions du littoral qui était souvent marécageux et sujet à la malaria et qui virent le développement et l'intensification de l'agriculture au dépit du pastoralisme au fur et à mesure que l'agriculture évoluait vers des formes et des technologies plus développées, dan l'arrière -pays, pour des raisons essentiellement de nature environnementale et géographique, il se développa l'élevage des ovins.

Aujourd'hui encore, de mai à septembre, les bergers se rendent sur le Plateau de la Sila pour faire paître le bétail. Pendant leur travail ils sont assisté par de nombreux chien bergers de la Sila: des sujets de grosse taille, vigoureux et agiles, qui ouvrent le chemin au bétail pour en faciliter les déplacement et qui veillent sur eux pour les protéger du loup et des chiens sauvages. La descente du plateau à lieu en septembre avant l'arrivée du grand froid saisonnier. En hiver, d'ailleurs, la Sila est intéressée par un climat de type continental caractérisé par de températures qui descendent facilement sous le zéro et enneigements.

La portée limitée de la transhumance et l'environnement spécifique au plateau ont favoris dans le Berger de Sila le développement d'un certain nombre de caractéristiques en réponse aux exigences d'adaptation au territoire qui donne le nom à la race.

Les chemins difficiles l'ont rendu agile et bon grimpeur, les contrastes climatiques l'ont rendu bien résistent tant au chaud ainsi qu'au froid, le climat continental qui amène le froid et la neige parfois jusqu'en plaine, lui a donné un dense sous-manteau saisonnier. L'homme, de sa part, a sélectionné les chiens les plus aptes à la fonction de gardien, en privilégiant des caractéristiques telles que la robustesse et la couleur du manteau telle que celle des ovins, en favorisant ainsi une sorte de symbiose morphologique entre chiens et bétails, qui se mêlent les uns dans les autres pendant leurs déplacements.